[ Tennis ] L'exploit de Tsonga

Malgré une douleur à une cuisse, Jo-Wilfried Tsonga s'est qualifié pour les quarts de finale en dominant Novak Djokovic. Tombeur pour la deuxième fois cette saison du n°3 mondial après Bangkok, le Français reste dans la course au Masters, mais n'a plus d'autre choix que de se hisser en finale pour se rendre en Chine.

Quoi de plus beau que de conclure un match fou sur un ace devant 15 000 personnes vous acclamant, et rendues hystériques par la qualité du spectacle proposé ? Beaucoup de choses, certes... Peut-être pas tant que cela pour Jo-Wilfried Tsonga, quelques secondes après avoir vaincu pour la deuxième fois d'affilée le Serbe Novak Djokovic (6-4, 1-6, 6-3), n°3 mondial. «Bercy, c'est ma maison !» a même déclaré le vainqueur, tout sourire. Entré dans un Palais des Sports de Bercy un peu refroidi par la défaite de Gilles Simon sur Andy Roddick, le Manceau, à coups de points incroyables, a réchauffé l'atmosphère et créé le même exploit qu'il y a deux mois en finale du tournoi de Bangkok.

Comme ce fut le cas en finale de l'Open d'Australie, où le Serbe s'était imposé, c'est un combat de conquérants qui s'est engagé mercredi à Bercy. Une bagarre où le service du Français et quelques uns de ses passing-shots sortis de nulle part ont fait la différence. Très solide sur sa mise en jeu pendant le premier set remporté 6-4, le Manceau a physiquement souffert dès l'entame de la deuxième manche, touché à une cuisse. Pendant que le Français grimaçait de douleur, les jeux ont défilé. Le n°14 mondial a laissé passé l'orage, défait 6-1 en un peu plus de vingt minutes. « Dans le deuxième set, je me dis, "ça va être compliqué". J'essaie de m'accrocher, mais avec un break de retard, j'ai laissé un peu couler à cause de ma blessure à la cuisse».

Shanghai passe d'abord par une victoire contre Roddick
La première des trois interventions du kiné avant l'entame de la troisième manche a visiblement revigoré Tsonga, qui s'est rapidement détaché 3-0. Agressif et s'appuyant sur un excellent service, "Jo" a agrémenté sa réussite par les mêmes volées amorties et les passings qui avaient déjà fait des merveilles à Melbourne en janvier. « La différence entre la finale de l'Open d'Australie et aujourd'hui, ce sont les conditions », a concédé le Serbe, vainqueur de son premier titre de Grand Chelem. «Bien sûr, Jo a progressé. Mais je jouais mieux en début de saison... La surface ici n'est pas la même non plus», a continué le Serbe qui, en trois participations au Masters Series de Bercy, a échoué contre trois Français : Paul-Henri Mathieu en 2006, Fabrice Santoro en 2007, et donc Tsonga en 2008.

Ces deux-là pourraient se retrouver une quatrième fois cette saison à Shanghai lors du Masters. Pourraient... Car si "Nole" est assuré depuis plusieurs semaines de se rendre en Chine pour disputer le dernier tournoi de l'année regroupant les huit meilleurs joueurs du monde, Jo-Wilfried Tsonga devra lui se hisser en finale pour y participer. La route vers Shanghai passe donc par une victoire sur Andy Roddick, tombeur de Gilles Simon (6-3, 7-5), en quarts de finale dès vendredi. « Shanghai, il y a quoi à Shanghai ? Plus sérieusement, je n'y pense pas encore. D'abord je dois battre Andy», a plaisanté le joueur Tricolore, visiblement pas plus inquiet que cela de sa contracture à la cuisse.